Il est souvent dit qu’un séjour kitesurf au Brésil se fait forcément dans le Nordeste et obligatoirement entre Octobre et Décembre pour y trouver le vent.
Seulement voilà, quand vous habitez sur place, la réalité peut-être bien différente.
D’une part, si vous y habitez c’est que la plupart du temps vous y travaillez aussi. Or, lorsque l’on travaille dans le secteur du kitesurf, on n’a pas forcément le temps de visiter le pays lors de la saison du vent.
D’autre part, on remarque vite que la saison du vent dans le Nordeste est bien plus large que ce que les "experts" extérieurs en disent. Certainement pour varier les plaisirs du voyage ou pour permettre à d’autres pays de vous recevoir.
Bref, perso, je kite de Janvier à mi-Mai et de mi-Juillet à Décembre sur mon spot. Alors oui, pas toujours avec les mêmes intensités de vent, ni la même fréquence qu’en saison, mais chaque semaine et jamais plus qu’en 10, aller 12 maxi, mais je n’apprécie guère les grandes voiles.
Ayant kité quasiment tous les jours jusqu’en mars (cigale que je suis), je me suis dit qu’une petite balade au Nord de Fortaleza afin de visiter les spots jusqu’au Lençois serait une bonne idée afin engranger des points de vues différents.
L’avantage c’est qu'en saison des pluies les spots sont vides. Excepté quelques locaux, j’aurai ainsi donc les spots pour moi toute seule. L’inconvénient, c’est que la plupart des pousadas sont fermées. Je n’ai donc pas pu les tester ni les visiter comme je le souhaitais.
J’ai cependant rencontré des personnes rares, accueillantes et avec des personnalités remarquables. Les propriétaires d’hébergements encore sur place étant devenus de vrais locaux et non des « allers et retours » entre leurs pays d’origines et le Brésil, la richesse de leurs personnes et de leurs accueils étant d’autant plus grandes.
Mon programme était de faire un maximum de spots connus et/ou dans le vent.
C’est à dire 18 spots en 10 jours…
Cumbuco
Taïba
Paracuru
Lagoinha
Flecheiras
Guajiru
Icarai
Moitas
Camocim
Patos
Ilha de Guajiru
Préa
Jerico
Tatajuba
Barra Grande
Macapa
Le Delta de Parnaiba
Atins
Autant dire impossible en si peu de temps !!!
Comme ça, en nombre de kilomètres, ça n’a pas l’air si terrible : 800 Km de Parajuru, 500 de Fortaleza, une broutille !! C’est sans compter que la plupart des kilomètres qu’il vous reste à faire entre la route principale (la CE040-CE085…) et les villages côtiers sont souvent fait de sable ou de pierres et qu’on y roule à 30 à l’heure, secoués comme dans un shaker.
Parfois même, il faut traverser des rivières sur des bacs ou attendre la marée basse pour passer.
Bref, nous avons fait plus de 1200 km environ à partir de Fortaleza et ce jusqu’à Macapa.
Les Lençois et le Delta de Pernaïba seront pour une prochaine fois.
Ce qui nous a marqué le plus dans ce périple, c’est la modification géographique de tous les spots naturels visités. D’un simple regard, on peut voir l’étendue de l’érosion de la mer sur la côte et le changement amorcé par les bancs de sable sur la configuration des spots.
Le réchauffement climatique a engendré deux phénomènes :
1/ L’un sur la diminution des pluies dans les régions sèches comme le Ceara. Moins de pluie signifie moins d’eau dans les fleuves et rivières, couplée au puisage pour les besoins grandissant de l’être humain (agriculture, industrie, aquaculture…) et à la déforestation, font qu’au final les eaux des côtes sont moins alimentées. La conséquence directe est qu’avec moins de courant, les eaux de mers entrent plus facilement sur les côtes, des bancs de sable se forment alors, et les rivières changent leurs lits ou se tarissent.
2/ L’autre est l’augmentation du niveau des océans qui érode chaque année un peu plus les rivages.
Ces deux phénomènes ont une conséquence sur l’aspect des spots :
A marée basse : il n’y a quasiment plus d’eau car les bancs de sable ont pris la place, déplacés par les marées et non évacués par le courant des rivières.
A marée haute : il n’y a plus de place sur les plages pour décoller et atterrir les kites, avec un plan d’eau souvent en chantier à cause des multiples bancs de sable.
La mer a aussi plus de force sur le faible courant des cours d’eau, entrant ainsi plus en dedans des rivières, la salant et perturbant ainsi son milieu naturel. Il est commun de voir ainsi que le courant se retrouve dans le sens inverse du vent, renforçant l’aspect électron libre de votre planche.
On a pu voir de nombreuses maisons et barracas les pieds littéralement dans l’eau, des routes disparues, d’autres où il fallait attendre la marée basse pour passer et aussi de nouveaux trajets possibles par les plages à marée basse.
Beaucoup de gringos ayant investis en bord de plage sont très inquiets pour leurs biens. Des tonnes de sacs de sable ou de blocs de pierres ont été amené pour tenter de ralentir l’érosion. Vous trouverez beaucoup de bois flottés sur les plages, les mangroves disparaissant inexorablement des côtes chaque année, un peu plus.
Voyager, ce n’est pas seulement se dépayser, pratiquer un sport et profiter du soleil, c’est aussi regarder le monde et ce que l’on en fait. C’est s’imprégner des cultures et écouter les anciens. Essayer de comprendre.
Le Brésil est un pays en plein développement et particulièrement le Nordeste qui bénéficie d’un tourisme croissant. Si les anciens respectaient leur environnement car ils en dépendaient, ce n’est pas le cas des jeunes générations qui le brûle. Tout comme le gouvernement qui ne prend pas la responsabilité de les éduquer, préférant maintenir le peuple dans l’ignorance pour mieux le contrôler.
On ne peut pas dire non plus que les gringos font forcément mieux. Ils achètent à bas prix des terrains à des locaux qui n’en connaissent pas la valeur et sur lesquels ils construisent sans prendre la peine d’une éco-responsabilité. Puis revendent leurs biens à prix d’or, excluant au fur et à mesure la population locale.
On a ainsi vu des villages fantômes de locaux où seuls des murs rehaussés de fils électriques encadrant des maisons et pousadas étaient visibles. Des villages adorables, superbement bien rénovés où on se sentait presque comme sur la Côte d’Azur, certains même proches d’un Disneyland, et d’autres, au contraire totalement dans leur jus d’origine, loin de tout, mais avec déjà des investisseurs à l’affût.
Le Brésil est immense, on peut croire qu’il y a encore beaucoup de place, c’est le cas du Nordeste, mais pour combien de temps encore ?
Je vous conseille de le visiter et d’aller vite voir ces petits coins reculés qui ne le seront certainement plus bientôt.
RÉCAPITULATIF DE MON PARCOURS :
1/ Cumbuco 30 km de Fortaleza 45 mn
Si c’est la vie la nuit, les ambiances festives et les spots où montrer vos tricks qui vous font tripper, Cumbuco est votre spot ! A seulement 45 mn de Fortaleza et bénéficiant de vents déjà conséquents, vous allez vous régaler ! Deux lagunes dont une réservée au freestyle, et une grande plage avec un short break conséquent à marée haute.
La lagune « Lagoa de Cauipe » se trouve à environ 25 mn par la route du centre de Cumbuco. Elle n’est pas très grande et n’a pas beaucoup d’eau, mais c’est « the place to be ». Vous pourrez y bénéficier du spectacle permanent des tricks des kitesurfers.
Je vous conseille de faire le passeio en buggy ou en quad, c’est un parcours très joli et plein de surprises.
Pour séjourner : ll y a un large choix suivant votre budget. J’ai séjourné chez Antony à Bada Pousada. La pousada est agréable, Antony très sympa, pour un budget abordable.
2/ Taïba 72 km de Fortaleza 1:30
Taïba est un village très particulier. On y vient pour faire du surf non loin de Fortaleza ou pour naviguer dans la lagune « Lagoa Taiba Rio Anil ».
Un peu comme à Cumbuco, vous trouverez une très large offre de pousadas toutes barricadées derrière de grands murs électrifiés. Mais là peu de vie le soir, votre énergie sera consacrée au kite sur la lagune et il vous en faudra car en saison, elle est blindée !
C’est une très jolie lagune d’eau douce alimentée par une rivière et fermée artificiellement pour en faire une aire de jeux. Il y a plus d’eau qu’à Cumbuco et la possibilité d’accéder par la lagune principale à une autre juste derrière où vous pourrez kiter plus tranquillement (avec un peu moins de vent néanmoins). Ici le vent souffle fort. En août, je naviguais en 6 et en mars, je suis sortie en 11.
Où séjourner : Je suis passée à l’Hotel Vila Marola, côté lagune, une des seules pousadas à ne pas être cerclée de hauts murs. J’ai beaucoup aimé les chambres, spacieuses et confortables, avec une jolie vue des terrasses, c’est un lieu de respiration, mais il n’a pas beaucoup d’âme.
Par contre, va ouvrir en Juillet la pousada "LineUP" de Julien Zgraggen, pro kitesurfer suisse, adorable, une belle personnalité à découvrir, vraiment, je vous le recommande chaudement !
Pour diner, aller au « Petit Bistro » chez Victor dans le centre du village, on y mange bien, je vous recommande les pâtes végétariennes, une merveille. Il y a aussi le restaurant « La Quilha Gastronomia & Boas Ondas" pour le déjeuner ou le diner, jolie vue sur la mer et ambiance très sympathique.
Taïba hors saison, j’adore, d’autant plus si je peux bientôt y séjourner à la Vila LineUp.
En pleine saison, elle a le grand avantage d’être proche de Fortaleza et d’avoir une lagune accessible en voiture à environ 18 mn du centre ville (je vous conseille d’en louer une ou de bénéficier des services de buggy chez Julien). C’est une bonne étape pour monter vers le nord ou avant de rejoindre Fortaleza.
3/ Paracuru 95 Km de Fortaleza 1 :40
Je n’y suis passée que quelques heures donc je ne pourrai pas réellement donner un avis probant.
Paracuru bénéficie d’une très belle plage avec de jolies barracas, typiquement brésiliennes avec des couleurs et une décoration chatoyante. Il y a néanmoins pas mal de rochers sur la plage à marée basse, et à marée haute, comme partout, plus beaucoup de place, les barracas sont déjà dans l’eau.
Le village est grand, on sent qu’il y a de la vie, l’église est immense et richement décorée. Le commerce local à l’air de bien tourner.
Paracuru est réputée pour ses vagues et ses downwinds : la figure à ne pas manquer pour vous les organiser est Michel Vincent.
4/ Lagoinha 110km de Fortaleza 1h50
Là aussi, nous n'y sommes passés que quelques heures. On a été dès notre arrivée pris en chasse par des vendeurs de menus, des placeurs de voitures et embouteillés par des cars. Nous avons néanmoins déjeuner sur la plage pour y rencontrer la gringa locale, afin qu’elle nous présente les alentours. Retenue par d’autres affaires plus importantes, et peu convaincus par les lieux et l’accueil, nous sommes partis assez vite.
La plage : touristique à souhait
La lagune : trop loin, trop inaccessible
5/ Flecheiras
Charmant petit village, adorable ! Tout petit, très très près de la mer. Très bien rénové, tout en couleurs, il mériterait qu’on s’y arrête pour le découvrir, mais nous n’avons pas eu le temps. Un peu plus loin Guajiru : sans intérêt.
6/ Icarai 200km de Fortaleza 3 :30
J’ai beaucoup entendu parler d’Icarai et d’Icaraizinho.
Le village a beaucoup de charme, on sent l’identité occidentale mélangée au local. C’est un village fait pour le tourisme, on y trouve de très belles et nombreuses pousadas, mais ça reste bien intégré.
Le spot, c’est la mer. Vue seulement à marée basse, la plage est très jolie, vaste et bordée de cocotiers. Pour ceux qui aiment naviguer en pleine mer, c’est un très beau spot.
J’ai pu visité la pousada de Alan "Pais Tropical", mais je ne l’ai, hélas, pas vu.
Par contre, directement sur la plage, le tout nouveau depraiabrasil a beaucoup de charme et un accueil au top ! Les chambres sont spacieuses et confortables avec vues sur la mer. Le bar donne envie d’y passer la nuit autour de quelques caïpirinhas, sans parler du menu du restaurant. Si vous voulez vous faire plaisir, c’est ici qu’il faut réserver ! Demandez moi, j’ai des plans.
6/ Moitas 203 km de Fortaleza 3 :40
Non loin d’Icaraï, à seulement 7 km, ce spot mérite vraiment le déplacement, c’est un de mes coups de cœur !
Le village est encore totalement dans son jus, authentique, petit et charmant. On sent que ça n’a pas bougé d’un iota et on espère que ça va le rester.
Très peu de pousadas pour le moment, allez chez Sylvain, à la pousada Laculà.
Sylvain y a construit des cabanes en bois et pierres sur le bord de la plage. On a dormi dans la plus simple, ouverte sur la mer, un matelas quasi au sol et un hamac, les toilettes et la salle d‘eau à 50m. Tout l’intérêt réside dans le fait qu’il n’y a pas de fenêtre, que l’on voit le ciel de son lit et que seule la plage est face à vous. Par contre, les draps sont en synthétique et malgré les ouvertures, l’air ne passe pas bien, du moins en cette saison. On a eu un peu chaud.
Sylvain est un gars incroyable, baroudeur, aventurier, haut en couleurs, il vous racontera ses périples pour arriver jusqu’à Moitas, Il vous fera aussi découvrir le coin qu’il connaît très bien. A vous les plans d’eau immaculée !
Le spot : la plage est grande et sauvage. A 20 mn à pieds ou à peine 10 mn en downwind, le spot de la rivière : belle étendue d’eau complétement flat, quelques pêcheurs et une barraca atypique. Côté plage le sable, côté rivière, pas mal d’arbres, attention aux débutants.
On peut diner à Casa Velha, on y mange très bien, les caïpirinha sont au top. Le propriétaire est un brésilien du village et c’est un ami suisse qui l’a aidé à la décoration. Il faut voir ! La chienne de Sylvain vous y accompagnera.
Pas mal de nouvelles constructions en cours sur la plage, le côté sauvage va vite disparaître : à visiter très vite !!!
7/ Patos
A 1h45 de Moitas en voiture, vous pouvez filer à Ilha de Guajiru par la route ou alors prendre par les sentiers. On passe facilement en voiture, mais il vous faudra un bon GPS et un esprit un peu aventurier. Il y a plusieurs rivières à passer en bac et des chemins de sable vraiment loin de tout. Comptez 3h00 facile, mais ça vaut vraiment le coup d’œil, c’est magnifique !
Vous pouvez faire un stop à Patos, bon là, plus paumé que ça tu meurs. Il n’y a rien, mais vraiment rien. Une seule Pousada Vila Aloha tenue par un français qui n’aura pas pu venir nous dire bonjour, malgré le chemin parcouru pour faire ce détour et le voir… La pousada vu de l’extérieur semble en travaux et le spot et le village ne cassent pas trois pattes à un canard.
Nous avons déjeuné dans la charmante barraca Chalana sur la plage en l’attendant où nous avons été très bien reçu.
Le spot : vu seulement à marée basse donc sans eau. A priori un spot stop pour les downwinds.
Voir Droit de réponses en bas de page
8/ Ilha de Guajiru 220km de Fortaleza 4 :00
Arrivés à Ilha de Guajiru, vous allez être surpris par la configuration géographique, C’est un vaste embranchement d’eau douce et salée, on a l’impression que la côte se craquelle comme une gaufrette. Il y a de multiples plans d’eau et les aires de jeux sont vastes.
Les pousadas, écoles et restaurants se trouvent tous au même endroit sur une fine bande de sable collés les uns aux autres. Avec la montée des eaux, la place se réduit drastiquement sur le rivage et il est aujourd’hui impossible de poser ou lever son aile sans craindre l’accident, d’autant plus en saison haute dès lors que le spot est navigable uniquement à marée haute.
Il y a une belle étendue d’eau, légèrement clapoteuse avec un courant en sens contraire du vent. Malgré que cela soit à priori de l’eau salée, on se retrouve dans un milieu d’eau douce avec des algues et une couleur d’eau saumâtre. Il y a aussi pas mal d’arbres et de mangrove en bordures, mais facilement évitable.
Afin d’éviter le côté entasser du centre de l’île, je vous conseille de vivre une expérience un peu plus fun et conviviale au Kite Safari. Erwin vous recevra avec beaucoup de chaleur. Vous dormirez dans de vastes tentes confortables et vous doucherez à la belle étoile. Les douches ont un débit d’eau incroyable pour le Brésil, c’est comme si vous étiez sous un torrent ! J’ai adoré.
Le spot pour kiter est devant vous. Pas super facile pour la mise à l’eau comme sur toute l’île mais au moins vous ne serez pas nombreux au même endroit, et il y a quand même un peu plus de place.
Vous pouvez aussi aller découvrir les multitudes d’autres plans d’eau de l’ile.
9/ Préa 287 km de Fortaleza 5 :20
A 80 Km d’Ilha de Guajiru, Préa n’est pas incontournable. Beaucoup de bruits, de voitures, de monde, des maisons entassées les unes sur les autres. Des pousadas avec vue sur l’autoroute des buggy et bétaillères qui partent et viennent de Jericoacoara. Bref, passez votre chemin.
Avant Préa, il y a peut-être un endroit encore à découvrir Aranau. Un tout petit village de pêcheurs, une plage, une baie, une rivière, une vaste lagune… Qui connaît ?
10/ Jericoacoara 300 km de Fortaleza 6 :30
Il y a les inconditionnels et les réfractaires. Je fais partie de la seconde catégorie.
Pour moi, le Brésil et particulièrement le Nordeste, c’est tout sauf le consumérisme !
A Jeri, vous serez en plein dedans.
Ça commence par votre transfert en « bétaillère » entassés les uns sur les autres, les unes derrière les autres. Soit, le paysage traversé pour rejoindre Jerico de Jijoca est magnifique, mais le côté Disneyland gâche tout.
Vous pouvez aussi rejoindre cette ancienne ville hippie par Préa en buggy, mais quel supplice, vous serez secoués de partout sur cette autoroute de sable remplie de trous et de bosses. Un aller et retour vous rince toute votre journée.
Ce qui fait mal aussi c’est d’arriver aussi loin pour voir autant de boutiques, de restaurants, de bars, de vendeurs ambulants, de voitures (buggy et bétaillères), de monde partout, dans les ruelles, la plage, la dune… c’est envahit !
Pour le kitesurf, on repassera, c’est un spot de windsurf. Pour faire du kite, il faut aller à Préa ou plus loin sur une lagune au nord de Jeri.
Si vous aimez les ambiances bondées, et faire la fête la nuit jusqu’au petit matin, Jeri est fait pour vous ! Si vous aimez la chicha, aussi, il reste un petit côté hippie tout de même à cette ville.
11/ Tatajuba 330 km de Fortaleza 6 :00
Tatajuba se mérite !
Il paraît qu’il y a une route pour y accéder plus ou moins facilement en voiture. Notre GPS nous a, lui, envoyé sur une route, disons, pour les grands aventuriers ! Juste 30 km à faire de la grande route, ça semblait rapide. Nous sommes partit de Préa vers 16 :00, le GPS indiquant 75km en 1h30, nous arrivions donc avant la nuit, c’était parfait !
La voiture de location était sensée être fournit avec un GPS, mais celui-ci ne marchait pas, je m’en remettais donc depuis le départ à GoogleMap sur mon téléphone. Oui mais sans réseau 3G, plus de GPS. Et si comme moi, vous aimez vous arrêter pour faire des photos, ben le GPS se coupe.
Bref, on prend la fameuse route, je fais une photo et plus de GPS… C’est pas comme si on était perdu sur des sentiers de sable qui font à peine la largeur de la voiture, qu’on a des lagunes d’eau à traverser, qu’on doit passer dans des dunes en plein milieu de nulle part, au Brésil… et qu’il fait nuit, de surcroit!
Bref, si vous souhaitez aller à Tatajuba, demandez au moins un guide, si ce n’est un 4x4 qui vienne vous chercher. C’est beaucoup plus raisonnable.
Pour la petite histoire :
Nous sommes quand même arrivés grâce à ma bonne étoile, certainement, et que l’aventure c’est rigolo si on s‘en sort, hein !
Donc au milieu des dunes traversées en pleine nuit avec une Opel Classic (pour le coup tout à fait classique, même pas tu peux baisser les sièges arrières pour planquer tes boards), une maison avec de la lumière. Tout à fait improbable, me direz-vous, mais c’est toujours comme ça dans le désert.
Après avoir dépassé ma peur de tomber sur de méchants pirates qui m’auraient fait le coup de la planche en me menaçant de manger du sable, j’ai appelé le plus fort possible en espérant que personne n’entende. C’était sans compter, mon chéri resté planqué dans la voiture qui s’est mis à klaxonner à tue tête. Sort alors de la maison, une petite famille adorable, comme toujours au Brésil, qui s’enquière très vite d’aller nous chercher quelqu’un pour nous montrer le chemin. Arrive un jeune homme en moto, adorable, qui prend le temps de savoir où nous allons et qui nous rassure : il connaît très bien la personne qui s’occupe de la maison où nous allons séjourner, car c’est sa tante.
On doit cependant attendre la marée basse car il y a un bras de rivière à traverser.
On arrivera finalement vers 21:00 à Tatajuba, mais quel accueil !
Le propriètaire de la barraca « Zona do Vento » nous a même attendu jusqu’à 22:00 pour nous faire à manger, prévenu par le jeune homme à la moto.
Nous avons séjourné dans une maison ravissante, ancienne maison de pêcheurs, redécorée et aménagée avec beaucoup de goût. Les mêmes propriétaires argentins qu’à Icaraï : Depraiabrasil
Le village : petit, authentique, loin de tout, mais déjà avec pas mal de maisons et pousadas et bientôt un restaurant. Nous avons rencontré sur place plusieurs investisseurs argentins et brésiliens. Un français est aussi installé. Population très accueillante, bonne ambiance dans le village.
C’est pour le moment plus un spot halte pour les downwinds, mais ça va vite changer.
Le spot : encore sauvage et vaste. A marée basse, comme partout, plus beaucoup d’eau. A marée haute, bien clapoteux et plus trop de place sur le rivage. Risque d’embouteillage sur le plan d’eau devant la barraca, mais assez d’espace pour aller plus loin, à priori.
C’est un de mes spots préférés.
Pour ne pas avoir à reprendre par les pistes, vous pouvez tenter une autre aventure, celle de prendre par la plage pour rejoindre le bac à Camocin. A marée basse, ça passe très bien (en saison des pluies, le sable est dur) et vous gagnez une heure de route. Nous avons pris un guide en moto pour ne prendre aucun risque, cette fois-ci.
12/ Camocim à 30 mn de Tatajuba par la plage
Ce village n’est pas recommandé pour le kitesurf car il borde la rivière et les kites se retrouvent vite dans les maisons. Il y a cependant une plage au sortir du rio si ça vous démange.
13/ Macapa 460 km de Fortaleza 8 :00
A 172 km de Tatajuba par la route.
Nous voulions faire un stop à Barra Grande mais toutes les pousadas étaient fermées, nous avons donc directement filer sur Macapa où nous avons trouvé dans ce petit hameau, une seule pousada ouverte : Nook Inn of Poets. Il y en a bien d’autres, et certainement plus intéressantes, celle-ci à le mérite d’être très abordable avec la possibilité de se faire à manger, mais les draps sont en synthétique et les moustiquaires trop petites te collent la nuit.
Déjà pas mal de pousadas pour un hameau et une belle route pour y accéder. Des investisseurs germaniques et anglais en quête de terrains.
Le spot : De l’autre côté de la rivière, vous pouvez voir Barra Grande. Le delta est immense et à marée basse, de nombreux bancs de sable le remplissent. Vous pourrez kiter au milieu de ces 3km de distance entre Barra Grande et Macapa. Prenez vos jambes et quelques minutes pour rejoindre le plan d’eau central.
A marée haute, vous pourrez kiter devant la plage, enfin ce qu’il en reste. Les quelques barracas qui s’y trouvent sont déjà quasi sous l’eau. Le plan d’eau est un vrai chantier, les kiters s’agglutinent sur le bord de la plage pour y trouver du flat au risque de faire tomber leur voile sur les bâtiments. Une dérive facile vers l’intérieur du rio avec le risque de se retrouver dans les arbres et la mangrove très vite. Ce n’est clairement pas un spot pour débutant ou intermédiaire. Cependant le vent est side-on et on, contrairement à Barra Grande où le vent est off.
14/ Retour sur Parajuru
Définitivement le plus beau spot du littoral que j’ai vu.
Je m’attendais vraiment à me prendre des claques et à me dire « je déménagerais bien ici ou là », mais non.
Même si certains spots sont comme je les aime, ils ne réunissent pas toutes les options positives de Parajuru, qui sont :
Une faible distance de Fortaleza Après un long voyage, se faire encore huit heures de route, c’est pénible et pour le ravitaillement, c’est aussi beaucoup plus facile.
Un village authentique brésilien
Une plage sauvage
Un spot sans problème d’insécurité
Peu de pousadas et d’étrangers habitants sur place
Un spot sécurisé point de vue navigation : - Pas de courant en sens contraire du vent - Des courants qui au pire, te ramènent à la plage - Un vent side-on ou on - Des beachboys sur la plage pour assurer le décollage, l'atterrissage et le sauvetage
Plusieurs spots en un :
- A marée basse : possibilité de naviguer de l’autre côté du banc de sable sur du flat et côté mer
- A marée haute : navigation sur du flat dans le lagon ou dans les vagues en mer - Plusieurs plans d’eau en amont ou en aval de la rivière à marée basse ou haute
D’autres spots à moins de 30 mn en buggy : lagunes d’eau douce ou bras de mer
Et surtout un spot majestueux, où l’eau est verte opale ou bleue turquoise, avec des bancs de sable qui dessinent le rivage et crées de petites lagunes où l’on a envie de se baigner.
Un vent régulier modéré
Le sourire des habitants
La tranquillité des lieux
Bref, je ne me suis pas trompée !
Conclusion :
Si vous voulez faire le tour des spots, compter au moins 3 semaines, en essayant de rester au moins 3 nuits sur chacun d’eux afin de bien les comprendre. Louer un 4x4 de préférence, suivant ce que vous voulez voir. Les transferts entre spots gérés par les pousadas peuvent aussi être une bonne solution si vous ne voulez pas prendre de risque.
Je ne donne ici qu’un bref aperçu, car ce trip était vraiment trop court. Il est donc non exhaustif et tient compte d’un ressenti rapide sur des premières impressions. Ma connaissance du Brésil, le rend certainement aussi plus exigeant et personnel.
Un espace "Droit de réponses" sera mis en place, au fur et à mesure afin de vous donner un autre aperçu des spots que nous avons simplement survolé. Hôteliers mis à mal, vous pouvez me contacter!
Comme je vous l’écris plus haut, j’ai surtout été choqué par les changements géographiques de la côte. J’espère que chacun et chacune en tiendra compte. Chaque année vos spots seront différents, ils vont beaucoup changer. Faites attention à votre consommation, essayer d’avoir des attitudes éco-responsables car nous sommes tous responsables de cet état de fait. Dans cinq ou dix ans certains spots auront peut-être disparus… du moins, ils ne seront plus accessibles à la pratique du kitesurf.
Exemple concret du réchauffement climatique
Voici un état des lieux de deux spots, celui de Parajuru au sud de Fortaleza et celui de Tatajuba bien au nord.
On peut voir que Parajuru a perdu jusqu’à 80 m de plage en 15 ans et 40 les 5 dernières années, le processus s’accélère donc très rapidement, beaucoup plus que ce que les experts disent.
Tajajuba a quand a elle, perdu 64 m et un énorme banc de sable s’est formé en face de la plage, tout comme à Parajuru.
Vous pouvez voir sur ces schémas la progression de l’eau et des bancs en l’espace de 15 ans.
1/ PARAJURU
2/ TATAJUBA
Très bon trip à tous et à toutes
DROIT DE REPONSES:
Comme je vous l'indique plus haut, mon trip a été particulièrement rapide et les spots n'ont pas été visités forcément dans leur intégralité. Pour certains même, je n'ai fait que les traverser pas manque de temps ou parce que l'accueil fût décevant ou simplement parce que ce jour là, il n'y avait pas de vent. Certains spots n'ont pas été testé point de vue kitesurf à cause de la marée basse qui était cette semaine là en pleine journée.
Cela dit, certains spots sont certainement plus intéressants que ce que j'en ai donc vu et certains hôtes aussi.
PATOS
Olivier de la Pousada Olaha à Patos a pris contact avec moi tout de suite après la publication de cet article pour me dire combien il était désolé de ne pas m'avoir reçu. Malade ce jour là et en travaux, il est vrai que je n 'en ai pas fait une description agréable.
Olivier est au demeurant fort sympathique, intelligent et plein d'énergie: c'est l'impression qu'il m'a donné au téléphone. Il vient tout juste de s'installer à Patos d'où le fait que la pousada était encore en travaux.
Il faut savoir aussi que la saison des "pluies" au Brésil est une période propice pour les hôteliers qui font alors des travaux suite aux dégâts provoqués par les intempéries, ou suite aux clients pas toujours précautionneux ou bien pour créer de nouveaux aménagements et espaces. Il est commun de critiquer les établissements sur les réseaux sociaux, mais les clients parfois sont aussi de vraies plaies... Méa Culpa ;-)
Bref, Patos semble plus riche que ce que j'en ai vu, voici la description faite par Olivier:
Les spots : A marée haute, le lagon (bras de mer) long de 4km parallèle à la mer se remplit, le spot est idéal pour les cours, la progression et le freestyle, l'endroit est fermé, sécurisé, flat et en eau peu profonde.
Une grande lagune d'eau douce située à environ 4km de la pousada permet là encore de naviguer sur un spot bien flat et de progresser en toute sécurité. Pour les amateurs de vagues, un spot lève une petite houle de 1mètre à mi-marée.
Comme je te le disais, l'atout du spot ici est de pouvoir garantir du flat à pratiquement n'importe quelle heure de la journée, Ayant été prof de kite pendant 7 ans, je voulais un endroit avec des conditions adaptées aux cours de kite. Tous ces spots, hormis la lagune d'eau douce, se trouvent dans un rayon max de 3 km de la pousada, même s'il est possible de s'y rendre en kite (en downwind et en upwind), j'emmène les gens en buggy à l'endroit choisi en fonction de la marée et des envies de chacun. J'espère pouvoir y retourner pour voir ça dans les meilleures conditions, car j'aime les endroits sauvages comme vous avez pu le comprendre et Olivier semble être un hôte vraiment chouette!
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